أضيف في 09 فبراير 2014 الساعة 11 : 23
Azilal: Une affaire terre-à- terre
Par Atika Haimoud
Ahmed Amezzane ne sait désormais à quel saint se vouer. « À chaque fois que je frappe à une porte on m’oriente vers une autre, sans pour autant me donne une réponse précise à ma demande. Ce va et vient entre les administrations dure depuis presque trois années !», dit-il. Et d’ajouter : «Je suis victime d’une expropriation, sans préavis ni indemnisation, faite sur mes terres dans la région d’Azilal ». En fait, l’histoire remonte à l’année 2003 lorsque Ahmed Amezzane vivant à Casablanca a appris, par pur hasard, que des travaux étaient en cours sur ses terres. « En se rendant dans mon pays natal, j’ai découvert que ma terre s’est transformée en un chantier de l’Office national de l’électricité (ONE) et de l’Office national de l’eau potable (ONEP) qui étaient en train de placer des poteaux de basse et haute tension et des canalisations», raconte-t-il. C’est ainsi que Ahmed Amezzane s’est lancé dans une course à la recherche d’une explication. En vain. D’abord, il a adressé une lettre de réclamation à l’ONEP puis une autre à l’ONE. La réponse de l’ONEP l’a laissé bouche bée, surtout que cet Office a joint à sa lettre de réponse adressée à Ahmed Amezzane un autre document. Il s’agit du procès verbal de cession gratuite de ce terrain à l’ONEP signé par le directeur provincial de Beni Mellal, le directeur de la région de Khouribga et le gouverneur de la province d’Azilal. Le coup de grâce a été asséné par la réponse de l’ONE. « Suite à votre réclamation, nous vous informons que les poteaux en question ont été implantés dans le cadre de l’électrification du quartier péri-urbain Aït Dra rattaché à la municipalité d’Azilal, objet d’une convention particulière entre l’ONE et cette municipalité. Cette convention précise dans l’article 5 que la municipalité doit mettre gracieusement à la disposition de l’ONE les terrains nécessaires pour l’implantation des supports ou obtenir au préalable les autorisations au cas où la municipalité ne serait pas propriétaire », lit-on dans la lettre adressée par l’ONE à Ahmed Amezzane en guise de réponse à sa réclamation. « Après ces deux réponses, j’ai compris que l’ONEP et l’ONE agissaient en fonction d’une autorisation de la part des autorités. C’est ainsi que j’ai adressé une autre lettre au gouverneur de la province d’Azilal où j’ai souligné que, dans cette affaire, il était clair que l’administration s’est substituée au propriétaire terrien », explique l’intéressé. Aujourd’hui, Ahmed Amezzane affirme qu’il a mal à vendre sa terre d’une surface de près d’un hectare et demi et cherche une indemnisation vu le préjudice qu’il a subi suite à cette expropriation. « Après trois années de tant d’efforts fournis pour régler ce litige, il ne me reste que la voie de la justice à emprunter», conclue-t-il
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