RPS 2000 : La Garantie de la Solidité de nos Bâtisses
Par : Otmane Ait Ourahou
Allons-nous jamais effacer de nos mémoires la tragédie du séisme d’Al Haouz? Qui parmi nous n’a pas rêvé que cette secousse tellurique s’évanouisse sans laisser de traces, ne laissant derrière elle qu’un souvenir éphémère dans nos pensées et sur nos édifices ? Hélas, elle nous a laissé un souvenir triste et poignant
Pourtant, elle a enraciné en nous une détermination inébranlable à empêcher la répétition de cette tragédie à l’avenir. Cette résolution se matérialise à travers une série de mesures et de réglementations qui doivent être strictement mises en œuvre et appliquées sur le terrain
C’est pourquoi nous affirmons que le respect scrupuleux des normes parasismiques dans la construction est un pilier incontournable pour protéger en priorité la vie humaine, tout en assurant la pérennité des structures. Il est donc essentiel de souligner que de nombreux édifices, qu’ils se dressent en milieu urbain ou nichés au cœur des cités anciennes et des villages, sont concernés
Au sein des rouages de l’architecture marocaine, résonne la clameur d’une réglementation cruciale: le Règlement Parasismique pour la Construction, éminemment respecté sous l’appellation « RPS 2000 ». Ce document, entériné par le décret numéro 2-02-177 du 9 Dhou al Hijja 1422 (22 février 2002), se dresse comme un rempart contre les drames humains et les ravages matériels engendrés par les séismes.
Depuis son entrée en vigueur en 2002, il est impératif pour les architectes, les ingénieurs civils et les organismes d’inspection de s’y conformer rigoureusement, aussi bien dans les phases de conception que de construction des infrastructures et des édifices
Cette législation, telle une sentinelle vigilante, doit être régulièrement actualisée afin d’intégrer les avancées scientifiques dans le domaine de l’ingénierie sismique. Après une décennie de mise en pratique, le RPS 2000 a fait l’objet d’une révision en 2013, fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville et l’Université Mohammed V de Rabat, visant à faciliter sa mise en œuvre sur le terrain
Ce corpus de directives, incarné par le R.P.S.2000, s’étend à l’échelle nationale, régissant toutes les constructions à l’exception des édifices érigés selon des méthodes traditionnelles utilisant la terre, la paille, le bois, le palmier, les roseaux ou des matériaux analogues. Il exclut également les constructions monolithiques destinées à un usage résidentiel ou professionnel, dont la superficie totale ne dépasse pas 50 m²
Le RPS 2000 établit des critères techniques visant à accroître la résilience des constructions face aux séismes, en prenant en compte des paramètres tels que la localisation géographique, les propriétés du sol et l’intensité des secousses sismiques. Les normes parasismiques au Maroc, quant à elles, imposent des directives strictes, telles que l’intégration d’armatures en acier, afin de renforcer les édifices, et définissent des protocoles d’évaluation et de renforcement des constructions existantes.
Dans notre pays, un défi majeur persiste où de nombreux édifices, construits avant l’entrée en vigueur des réglementations de 2002, ne respectent pas les normes de sécurité parasismique. Le renforcement de ces structures, bien que techniquement envisageable, se heurte à un obstacle de taille: leur coût élevé, rendant leur mise en conformité inaccessible à la plupart des citoyens
Le recours au béton armé ne suffit pas à garantir leur résilience face aux secousses sismiques. De même, les bâtiments érigés à partir de matériaux fragiles tels que la terre, l’argile ou le bois sont particulièrement vulnérables aux tremblements de terre. Il est important de noter que même les constructions répondant aux normes parasismiques peuvent présenter des fissures lors de séismes intenses
Ces normes visent avant tout à garantir deux niveaux de sécurité : le premier assure le maintien en fonction des structures critiques telles que les hôpitaux, les casernes de pompiers et les centres de communication, ainsi que des édifices susceptibles de provoquer des catastrophes environnementales en cas de défaillance, tels que les centrales nucléaires ou les réservoirs de produits chimiques toxiques
Dans les zones à risque élevé, les ingénieurs civils peuvent opter pour une isolation sismique, permettant aux bâtiments de demeurer stables malgré les mouvements du sol ; quant au deuxième niveau de sécurité, il vise à préserver avant tout des vies, en empêchant les édifices de s’effondrer sur leurs occupants jusqu’à ce qu’ils puissent être évacués en toute sécurité.
En s’appuyant sur ces normes strictes, notre nation s’engage dans la voie d’un avenir où la sécurité et la stabilité sont des valeurs fondamentales, garantissant une protection durable et un avenir plus sûr pour les générations à venir